La composition du Conseil national des barreaux est connue de tous : 82 membres :
- 32 élus du Barreau de Paris (16 ordinaux et 16 issus de de la représentation syndicale ou associative),
- 48 élus de province (24 ordinaux et 24 issus de la représentation syndicale ou associative),
- le Président de la Conférence des Bâtonniers et le Bâtonnier de Paris.
Il n’échappera donc à personne que la représentation au sein du Conseil est multiforme, égalitairement ordinale et syndicale ou associative.
Cette simple lecture permet de constater :
- que la moitié des membres du Conseil est issue de l’ordinalité et il est donc vain de lire ou d’entendre çà et là que le Conseil est étranger à celle-ci comme il est tout aussi vain, pour se rassurer, de tenter de soutenir que les avocats de France ne se reconnaissent pas dans leurs Ordres ;
- que l’autre moitié des membres du Conseil représente une autre approche de la Profession.
C’est cette confrontation qui permet au Conseil national des barreaux d’être la traduction de la représentation de l’ensemble des avocats.
Le Conseil national des barreaux prend les décisions engageant l’institution en assemblée générale et le bureau applique ces décisions ; si, en cas d’urgence, le bureau peut être amené à prendre des initiatives, celles-ci doivent être validées par l’assemblée générale souveraine.
En amont, les membres du Conseil national des barreaux, répartis en commissions, effectuent le travail préparatoire aux assemblées générales.POURQUOI CES RAPPELS D’EVIDENCES ?
Il avait été inutile de le faire auparavant, tant les membres de l’assemblée générale et les bureaux successifs s’étaient attachés à un fonctionnement respectueux de la place et des pouvoirs de chacun.
Sous la précédente mandature, l’absence de respect des composantes, le dévoiement du fonctionnement de notre institution nationale, son accaparement au profit de quelques-uns a creusé un fossé entre le CNB et les avocats et a même entraîné la démission du président élu.
Il aurait été opportun de tirer les enseignements d’une mandature qui a enregistré le recul de la légitimité du CNB.
Mais, aujourd’hui, les prises de position différentes ou en opposition avec les décisions votées en assemblées générales ravivent les tensions et amènent à une défiance préjudiciable à tous.
Le mépris affiché des avocats et des Ordres est insupportable. Non !
- les avocats de base que nous sommes tous n’ont pas que des analyses passéistes ;
- le fait de ne pas accepter les propositions d’une minorité ne signifie pas être en total recul et refuser d’investir des champs diversifiés d’activité ;
- le fait d’être attaché aux valeurs de notre profession n’est pas incompatible avec la modernité et l’évolution.
Il est grand temps de revenir aux règles fondamentales et de permettre aux élus de bonne volonté que nous sommes, en conformité avec nos mandats, exerçant réellement, de travailler au service de leurs confrères et non contre eux !
Il est grand temps que la démocratie soit respectée dans notre institution nationale et que chaque membre du Conseil national des barreaux accepte un échange constructif et enrichissant avec les Ordres et les avocats !
Il est grand temps que chaque membre du Conseil national des barreaux se souvienne que quelle que soit sa fonction, il ne représente qu’1/82ème de l’institution, pas moins mais pas plus !
C’est à ce prix que nous pourrons recréer un lien confiant avec chaque membre de notre profession.
C’est en tout cas dans cet esprit que les élus de l’ABF agiront.
Jérôme GAVAUDAN
Catherine GAZZERI-RIVET
Anne-Sophie WILLM
Bruno ZILLIG