Perspectives et évolution du contrat de collaboration
S’interroger sur la collaboration libérale conduit à reconnaître la spécificité de ce mode d’exercice professionnel défini par l’article 14 du RIN qui reste culturellement attaché à la vie des barreaux.
Nous savons par les différents enquêtes que les jeunes avocats ont peu le sentiment de pouvoir concilier leur vie professionnelle et leur vie personnelle.
Ils envisagent leur protection sociale comme insuffisante et il a été relevé que les risques psychosociaux sont plus élevés que dans le reste de la population.
Les jeunes avocats ont un sentiment de décalage entre le potentiel de la profession et de l’image qu’elle renvoie dans le public, son attractivité mais corrélativement leur capacité à se projeter dans le futur.
En cela le jeune avocat n’est pas différent du jeune travailleur.
Les jeunes travailleurs parlent d’autonomie, de quête de sens, de culte de l’instant présent, mais pas de devoir moral, ni de sacrifice ; ils ne veulent pas s’user au quotidien avec l’espoir de lendemains qui chantent en fin de carrière comme le faisaient leurs aînés.
Pourtant, le cadre de la collaboration libérale offre tous les attributs permettant au jeune avocat de s’épanouir :
- Ne consacrer qu’une partie de son activité au cabinet du ou des avocats qui le rémunèrent à l’exclusion de tout lien de subordination.
- Compléter sa formation et se constituer une clientèle personnelle.
- Bénéficier d’une formation pratique encadrée par un tuteur
Force est de constater que ni les grands barreaux, ni les petits barreaux ne sont en mesure de pouvoir recruter dans de bonnes conditions.
Le contrat de collaboration doit être maintenu dans son essence mais il doit nécessairement être réinventé pour permettre au collaborateur libéral de pouvoir gagner en autonomie et en épanouissement.
Les vrais défis de la prospective sur la relation collaborateurs / collaborants repose sans doute sur la modification des mentalités des collaborants.
Le collaborateur aspire à travailler mieux.
La profession d’avocat peut s’inspirer des méthodes attractifs qui ont fait leurs preuves par ailleurs :
- mise en place du télétravail
- bénéfice d’un compte épargne temps
- plan de formation notamment en gestion de cabinet
- inscription des cabinets en lien avec les barreaux dans le cadre d’actions porteuses de sens (à caractère caritatif ou environnemental par exemple)
Ecrit par Maître Alain Cockenpot